• Les séries mésestimées : Knots Landing (1979/1993)

    Voici un très bon article concernant Côte Ouest.Le seul petit bémol que je mettrais concerne le titre ,car vu le très grand nombre de fans à travers le monde,la série n'est pas mésestimée.A part peut -être par Warner qui sort en DVD un  bon nombre de séries inintéressantes mais qui n'a sorti que 2 saisons de Côte Ouest !!!

     

    Abby (Donna Mills) aura vite fait de jeter son dévolu sur Gary Ewing (Ted Sheckelford), et surtout sur la fortune de l’héritage de Jock.

    Difficile de faire plus mésestimé que les soaps du soir des années 80, qui restent en France associé au kitch des santiags de JR, des choucroutes improbables dont étaient coiffées les actrices, à la mode eighties, et des génériques français au comble de la ringardise (mais qui se fredonnent si bien sous la douche).

    Mais si une des premières qualités qu’on peut attribuer à une série est de rendre compte de son époque, alors force est de reconnaître que celles-ci constituent un témoignage parfait de ces années Reagan/Tatcher/Tapie, où l’individualisme et la cupidité étaient rois.L’une d’elles raconte les années 80 encore mieux que les autres, parce qu’avec plus de justesse, de nuance et d’audace. C’est Knots Landing, alias Côte Ouest qui reste connue comme un spin-off de Dallas.

    En réalité, c’est Knots Landing que David Jacobs avait créée en premier, inspiré par Scènes de la vie conjugale d’Ingmar Bergman. CBS lui demanda de concevoir un soap plus glamour, une vraie saga : ce sera Dallas, qu’il délaissera très vite quand son succès lui permettra de donner naissance à la série qu’il rêvait vraiment de faire.

    Jacobs avait des ambitions d’auteur, il voulait faire de l’Art. Son associé, l’autre producteur exécutif Michael Filerman,était son mauvais diable, qui assumait de recourir à des intrigues à fort potentiel de racolage. L’exemple le plus célèbre reste l’enlèvement à leur naissance des jumeaux de Valene, prétendus mort-nés. Mais Valene était persuadée de les avoir entendus pleurer et ce doute allait lancer une quête de toute une saison. Jacobs-Filerman, un duo improbable qui parvint à une forme d’équilibre parfait, l’un empêchant l’autre d’aller trop loin. (Filerman se souvient encore de Jacobs s’étranglant de rage outrée quand il suggéra qu’après 30 épisodes, Valene pourrait ne récupérer qu’un seul de ses jumeaux !)

    Au départ, donc, c’était une histoire de couples.Quatre vivent dans un cul de sac. Karen et Sid Faigate forment une famille recomposée, mais solide ; Laura et Richard Avery se débattent dans un mariage qui bat de l’aile ; Ginger et Kenny Ward sont deux jeunes mariés. Valene et Gary Ewing, le raté de la famille, qui se remarient après seize ans de séparation, finissent ce tableau. Les premiers épisodes sont bouclés, et leurs intrigues sont donc parfois un peu simplistes – même si certains sortent déjà du lot, comme The Lie dans lequel Laura est plongée dans une spirale d’autodestruction par sa relation toxique avec Richard.

    Mais Knots Landing devient autre à partir de la troisième saison en plongeant dans le feuilletonnant, et connaît son pic créatif à partir de la cinquième (ce qui semble fou aujourd’hui, alors que la majorité des séries s’essoufflent en douze épisodes). Elle se permet de vrais audaces : on suit une saison durant la campagne Greg Sumner (génial William Devane), candidat Démocrate au Sénat, avant de le voir renier un à un tous ses idéaux et devenir un homme d’affaire sans morale ni scrupules dans les saisons suivantes (dans un épisode, il condamne même une petite fille en payant pour remonter en tête de liste des demandeurs de greffe).

    En réalité, on découvre très vite qu’au-delà de quelques scories qui ancrent dans le genre du soap, la série est plus profonde, plus maligne et plus subtile qu’il n’y parait, et qu’elle n’a pas vécu 14 (!) saisons par hasard. Elle est même capable d’expériences arty. Pour le double épisode où les personnages apprennent la mort d’une des héroïnes, Laura, les producteurs laissent les acteurs plusieurs jours dans le décor, et filment leurs improvisations !

    Les femmes de la série à l’époque de la huitième saison.

    Ce que Knots s’est mise peu à peu à raconter, dépassant son postulat de départ sur le mariage,c’est l’émancipation des femmes, autour de l’héroïne Karen –une militante de gauche qui se bat pour le droit à l’avortement et contre les pétroliers et autres pollueurs. Au début de la série, trois des quatre héroïnes sont femmes au foyer, etla quatrième est institutrice en maternelle. En quelques saisons, elles se lanceront dans la vie active, feront carrière, éclipseront des hommes souvent faibles, dépassés, infidèles, voire carrément médiocres.

    Même le JR de Knots Landing porte le jupon. Abby est une mère divorcée qui élève seule ses enfants et décide de s’élever socialement coûte que coûte, quitte à dévorer les hommes (riches évidemment).Féministe à sa façon, donc.

    Il est facile, aujourd’hui, de se complaire dans un certains snobisme. Mais ceux qui ont vu savent que beaucoup de ce qu’il y avait de meilleur dans Six Feet Under, ou dans Desperate Housewives, avait pour source directe les 344 épisodes des aventures de ce quartier en cul-de-sac nommé Knots Landing.

    KNOTS LANDING (CÔTE OUEST) (CBS)

    Créée par David Jacobs. Showrunnée par David Jacobs et Michael Filerman.

    (344 épisodes diffusés de décembre 1979 à mai 1993)

    Avec Michele Lee, Joan Van Ark, Ted Shackelford, Constance McCashin, Donna Mills, Kevin Dobson,  William Devane, Nicolette Sheridan…

    Source:http://www.dailymars.net/series-mesestimees-knots-landing-cote-ouest/

     


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